Education: BACCALAURÉAT DE LA TERREUR

Entre clameurs, désespoir d’une part et cris de soulagement d’autre part, les résultats inédits du baccalauréat session 2024 sont plus qu’une alarme.

Après avoir assisté à ce qu’on nommerait mascarade pendant la phase écrite aux examens certificatifs, il était évident qu’il fallait panser la plaie qui s’était ouverte sur le système éducatif au Cameroun et particulièrement sur le ministère des enseignements secondaires.

Quel est ce ministère qui est incapable de contrôler ses collaborateurs ? Quel est ce ministère où les épreuves jusqu’aux corrections fuitent au vu et su de tout le monde ? Qui ose à ce point tromper la vigilance et même l’intelligence de Madame le Ministre et de millions de Camerounais ?

Plutôt que de chercher à répondre à des spéculations, une main ferme a dû être frappée.  À défaut de faire repasser les examens, sûrement du fait du coût que cela impliquerait, encore que le paiement des phases normales est souvent problématique, la solution est toute trouvée : le candidat sera admis s’il a une moyenne supérieure ou égale à 10. Les performances annuelles souvent revues à la hausse dans les livrets pour favoriser les candidats lors des délibérations, le fameux principe du pourcentage national, n’ont pas été concluant cette année. Il est alors évident que les performances de nos jeunes apprenants en sexologie, droguologie, paresse, menaces à l’endroit des enseignants entre autres, ont pris le dessus sur leurs résultats scolaires. D’où le taux remarquable de 27% pour le baccalauréat de l’enseignement général session 2024.

Du côté du corps enseignant, les sentiments sont mitigs. D’aucuns pensent qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent, s’ils s’étaient concentrés sur leurs études au lieu de menacer et narguer les enseignants à cause du principe de la délibération, ils auraient cherché à avoir le quota requis. Pour d’autres , c’est un échec pour eux également car la réussite d’un enseignant se manifeste au travers de celle de ses apprenants. D’autres encore estiment que la rigueur aurait dû être impulsée depuis des années pour limiter le nombre d’incompétents balancés dans les universités. Certains pointeront du doigt les parents qui surprotègent leurs enfants au point de refuser de les passer à des séances de dépistage de drogue ou simplement ont abandonné leur rôle, le cédant aux enseignants à qui ils mettent constamment des bâtons dans les roues.

À qui donc la faute ? Doit-on ce résultat accablant aux parents qui ne maîtrisent plus leur progéniture et envoient des loups plutôt que des agneaux dans la bergerie ? Devrait-on s’en prendre aux enseignants qui, dans leurs revendications incessantes ont dû baisser les bras quant à la formation de la jeunesse émergente ? Ou est ce simplement du ressort d’un gouvernement où on clochardise tout , et malheureusement le fer de lance de la nation, ceux-là même qui sont sensés rebâtir ce pays et lui redonner sa crédibilité à l’échelle mondiale ?

Quoi qu’il en soit, loin de nous les rires, encore moins les plaintes, considérons ceci comme une sonnette d’alarme qui  réveillera la jeunesse et la communauté éducative camerounaise toute entière.

 

Related posts

Le Ministre des Relations Extérieures rencontre le Secrétaire général de l’OCI à Banjul

Le Cameroun en Marche: Le FMI conclut un accord au niveau des services avec le Cameroun

Investissements directs étrangers (IDE) : Grâce aux 50 milliards de FCFA injectés dans l’usine Cimpor à Kribi, les investisseurs turcs renforcent leur présence au Cameroun