Accueil Focus Léon Theiller Onana : Nous risquons de perdre la main après le départ du chef de l’État du pouvoir

Léon Theiller Onana : Nous risquons de perdre la main après le départ du chef de l’État du pouvoir

Par admin

Inquiet quant à l’avenir de sa famille politique, le jeune conseiller municipal Rdpc dans la commune de Monatélé invite Paul Biya, le président national du Rdpc, à préparer la relève au sein de son parti en convoquant d’urgence un congrès ordinaire avant la tenue des élections présidentielles.

1. Dans une lettre adressée au président national de votre parti le RDPC, vous l’inviter à refonder le parti. Quelle est l’opportunité d’une telle sortie ?

Comme vous le savez, le magistère de notre président national à la tête du parti date 1985 lors du congrès qu’il a lui-même baptisé, comme étant celui du renouveau. À cette époque, l’exigence du multipartisme pressait les régimes monocratiques. Ceux qui s’entêtaient, étaient débarqués par la rue, d’autres y ont cédé en créant des oppositions de scènes. Le RDPC, autrefois connu sous l’appellation UNC union nationale camerounaise, est présenté aux camerounais… l’histoire pour ceux qui ont vécu ce changement de dénomination, raconte que cette annonce a donné un bol d’air à l’arène politique crispée par l’ancien régime qui faisait valoir les principes du parti unique, souvenez-vous de la phrase du président Biya je cite « il n’est plus nécessaire pour exprimer ses opinions, de prendre le maquis, de vivre en exil ou de quitter sa famille », Rendu en 2024, force est de constater que la classe dirigeante qui a traversé le temps, et qui a posé les jalons du parti actuel , n’a pas changé. Vous le savez comme moi, nous évoluons dans un monde permanemment changeant, notre pays faisait partie des ténors de cette Afrique qui osait, aujourd’hui, on ne peut pas nier les avancés considérables qui ont été faites dans divers domaines, tout comme l’on ne saurait aussi masquer la réalité des pesanteurs qui retardent le développement de notre pays, mon
parti étant au pouvoir depuis plus de 40ans,avec les même personnes qui tournent depuis l’ancien régime, qui créent un mur imperméable autour du président,
l’empêchant d’entendre les cris de souQrance des camerounais, nous avons jugé,opportun, vu les circonstances, et surtout l’urgence politique qui s’impose à nous dans un avenir proche d’écrire au Président afin qu’il fasse le ménage pendant qu’il fait jour.

2. Concrètement, que faut-il changer au sein du RDPC ?

Remplacer les hommes qui dirigent, revoir les textes, la méthode et revoir le
contrat social ; Je m’explique :

Les hommes : la gouvernance de notre pays est à l’image du management du RDPC en interne. Avoir plus d’une centaine de camarades du parti emprisonné pour des malversations financières « avérées ou pas » et ne pas s’arrêter pour y réfléchir est un scandale. La preuve que nous devons nous assoir pour refonder le parti et redéfinir la direction.1982 est différent de 2024, la demande est plus exigeante et les méthodes kafkaïennes qui aidaient à museler les contradicteurs ne sont plus tolérés aujourd’hui.la jeunesse de notre parti est inaudible, non pas du fait de son impertinence, mais à cause du musèlement et des pratiques assujettissantes que les ténors qui ont fait le voyage de L’UNC pour le RDPC imposent en interne au parti.
LES TEXTES, il est impératif de revoir le cadre réglementaire du RDPC dans son
ensemble, au regard des batailles de clans, déclenchées. Certains refusent d’évoquer
l’après-Biya en public, pourtant, ils s’activent en sourdine à se tacler, délaissant la mission que le chef leur a confié pour relever le niveau de vie du peuple camerounais, D’où l’urgence de convoquer un congrès avant les élections à venir.il faut revoir l’article qui fait automatiquement du président national, le candidat naturel du RDPC à l’élection présidentielle ; afin de laisser libre-court à tout militant désireux de postuler.
Je propose que celui-ci ne puisse plus faire trois mandats consécutifs, après le départ
de notre Champion qui lui mérite nos hommages pour le travail entamé. Cela viendrait résoudre l’épineuse question de la longévité à certains postes de responsabilité au sein du parti. La déification et le culte de la personnalité doivent cesser. Revoir la constitution du bureau politique en lui attribuant les vrais pouvoir qui lui permette de réguler la vie du parti, au niveau de la base, donner la priorité à ceux qui font vivre notre
mouvement et qui font face à la réalité. Notre formation politique occupe quasiment près ou plus de 70% des mairies et des postes à l’assemblée nationale, mais malgré les grands projets annoncés par le chef de l’État et Président national, il n’y a aucun impact sur le quotidien des camerounais et en particulier les jeunes, ceci est dû au fait que certains grands camarades ont transformé les mairies en reposoirs pour des retraites dorées, et l’assemblée nationale comme leur case de protection contre la justice, jouissant d’une immunité imméritée après avoir commis des forfaits pour certains, pourtant, il y’ a une jeunesse ambitieuse et compétente au sein de notre parti pour porter la vision de notre Président.
LA METHODE
Le discours des envoyés du Président ne passe plus. Les militants veulent des actions concrètes et souhaitent participer à l’organisation de leurs différentes unités politiques, avoir toujours des émissaires du comité central avec des directives préconçues sans tenir compte de l’avis de la majorité sur le terrain, nous éloigne de la normalité. Lors des dernières échéances, il y’a eu beaucoup de frustrations qui émanaient de ces directives clanistes envoyées par Yaoundé qui ont démobilisé, pourtant, le RDPC est le seul parti
politique au Cameroun à avoir un maillage territorial avéré.la diaspora ne doit pas servir que d’épouvantail à l’approche des élections, mais de convoyeurs de nouvelles idées qui aideront à actualiser notre conquête des électeurs. Nous aurons des batailles politiques coriaces et je puis vous assurer que si le seul nom du président Paul Biya peut nous faire gagner, à contrario, il y’a des visages autour de lui qui déteignent son image.
En tant que chef et père de la nation, il ne peut évidemment pas diviser sa propre
maison entre les bons et les mauvais, mais, il peut simplement nous donner
l’opportunité de restructurer cet héritage qu’il battit péniblement pour assurer l’avenir
de notre parti.je reste d’ailleurs convaincu que le changement s’opèrera de l’intérieur ,
et ce débat a pour but de prouver entre-autre que nous avons une jeunesse dynamique qui est prête à prendre la relève pour hisser très haut le vert-rouge-jaune.

3. Vous fustigez l’attitude de certains de vos camarades cadres du parti
occupant de hautes fonctions dans le gouvernement. Ces derniers, selon
vous, foulent aux pieds les directives du président national. N’est-ce pas la
preuve que le président Paul Biya ne contrôle plus rien et donc qu’il ne fait
plus peur à personnes ?

La véritable question n’est pas de savoir si le président Biya doit faire peur ou non, il
devrait s’agir du respect des textes et règlement du parti. Nous sommes dans une formation politique où le renouvellement du bureau national ne doit faire l’Object d’aucun débat. En 2018, le président aurait dû au préalable renouveler son mandat à la tête du parti, avant de déposer sa candidature à l’élection Présidentielle…les plus proches lieutenants qui forment la ceinture politique ne se sont pas gênés de respecter cette démarche…cela fera plus de 10 ans que nous n’avons pas tenu un congrès… Notre président est un légaliste, et personne ne peut dire le contraire, seulement, il devrait de temps à autre écouter la base directement sans intermédiaire. Entre ce que nous lui
envoyons comme message et le rapport qui est déposé sur sa table, il y’a un gap… Je m’insurge contre l’immobilisme politique de ces a ainés, qui sont restés bloqué dans l’ascenseur de la déification du Président National ; je ne suis pas contre les
hommages, encore que le concerné a toujours affiché une attitude désintéressée face à toutes ces mondanités. Nous sommes aux commandes du pays depuis un demi-siècle et voir même plus, si l’on s’en tient à l’acte de naissance de L’UNC. Comment expliquez￾vous qu’aujourd’hui, que nous soyons encore au stade où le choix du maire ou du député, dépend des directives du comité central, parfois décalé de la réalité, et qui s’oriente en fonction du parrainage de l’élite qui influence le coin.
La divergence d’opinion en interne ne doit plus pas être perçue comme un crime de
lèse-majesté. Voyez-vous pourquoi l’OJRDPC est muette…je vais terminer en disant qu’il n’y a pas que notre vieille garde à blâmer, mais aussi, celle tapis dans
« l’opposition de scène » et qui fait encore plus de mal , que de bien au peuple
Camerounais , au moins nous pouvons justifier nos tares par l’exercice du pouvoir de notre parti, comme on le dit si bien « on ne change pas le chef qui gagne » , mais ceux qui perdent toujours peuvent abdiquer et laisser la place aux autres d’essayer, ce n’est pas une balle perdue contre tous les opposants, mais contre ceux qui hier ont
accompagné le chef de l’État et en saison politique, se transforment en messie.

4. Cette refondation implique-t-elle que le président Biya passe la main à la
nouvelle génération et qu’il « rentre au village » ?

Notre président a pris de l’âge, est-ce un motif pour l’envoyer au village, c’est à lui de
répondre à cette question, mais vous voyez bien qu’il est en forme, contrairement à
certains qui sont moins âgés que lui… Toutefois lui accorder le repos est noble
d’attitude, penser à sa succession est de sa responsabilité, le lui rappeler est notre rôle,
surtout en ces temps où les loups sont de sorties, certains se sont déguisés en
opposants de circonstances , d’autres évoluent sous l’onction des décrets
présidentielles, arborant toujours la tunique du RDPC comme bouclier, Ma génération
ne devrait pas se taire et nous sommes résolus à accompagner le président national dans sa bataille d’assainissement politique du parti, aussi longtemps qu’il voudra, sans toutefois perdre de vue qu’autour de lui, s’est constitué, un groupuscule de camarades qui n’entendent pas préparer la relève et veulent absolument renverser les chaises
après eux, si jamais doubler le parcours ne leur est pas permis. Le grand camarade a
atteint le niveau de la majesté et il devrait plutôt être célébré…En clair, refonder le parti ici veut tout simplement dire, actualiser le cadre réglementaire de notre formation politique en tenant compte des exigences de l’heure. En 2024, la rotation des postes au sein des formations politiques du plus bas niveau au sommet, est une preuve de démocratisation

5. Vous plaidez pour la prise en considération de la jeunesse du parti
(l’ORDPC). Quels sont les obstacles auxquels elle fait face ?

Lors d’un discours, le chef de l’État Paul Biya s’adressant à la jeunesse l’avait qualifié de « fer de lance de la nation », celle du RDPC, ne saurait donc être exclue de ces attribues. Je vais aller plus loin en prenant des exemples courants qui s’observent quotidiennement chez nous, surtout dans des familles où le père ne prépare pas sa succession à temps ; les enfants se battent après son départ, et parfois même les petits enfants s’en mêlent. Nous faisons confiance au chef, mais cela n’exclue pas de tirer la
sonnette d’alarme sur le timing, pas la peine de rentrer dans des détails que chacun peut observer à travers les actes qui sont quotidiennement posés par ceux qui l’entourent. Pourtant la jeunesse est l’avenir de notre parti. Elle doit être davantage associée aux prises de décisions. Allez-y voir la constitution des membres de notre bureau politique, ceux qui constituent le comité central …etc… je ne réclame pas la présentation de leurs différents actes de naissance, mais la réalité est évidente. Le parti
doit miser sur la jeunesse, et mener une lutte assidue contre la procrastination politique lors des investitures aux élections municipales et législatives. Le président national donne des directives qui ne sont pas toujours suivies sur le terrain par ceux qui se réclament comme étant « ses envoyés »

6. À supposer que Paul Biya ne vous écoute pas, et que le statut quo perdure.
Quelles seraient les conséquences pour l’avenir du RDPC ?

Le président écoute, il est même mieux renseigné que vous et moi, je suis certain qu’il lit votre journal, le contenu de cet échange l’interpellera, je ne doute pas un seul instant de sa bonne foi à nous laisser un héritage utile pour poursuivre la construction de notre pays. Ce
qui m’inquiète le plus, c’est le clergé des Seigneurs qui l’entoure et qui empêche toute contradiction en interne qui viendrait menacer leurs différentes positions.
Cela étant, Si nous ne nous réformons pas maintenant, nous risquons de perdre la main après le départ du Chef de l’État du pouvoir. Les électeurs regardent et observent la bataille des clans qui ne fait qu’amocher le merveilleux héritage politique que Paul Biya a péniblement construit au fil du temps.il est essentiel de montrer que nous sommes capables de nous adapter et de nous renouveler. Tous les Camerounais attendent connaitre
qui succèdera à la tête du parti si le Président décide de prendre sa retraite, et c’est lors des congrès que des sujets importants comme ceux-là sont débattus pour rassurer les militants et permettent de réactualiser l’adhésion des populations. Le faux semblant qui veut qu’on n’aborde pas la question de la succession à la tête du parti ou la revue des textes du parti
doit prendre fin, c’est une hypocrisie qui mènera le RDPC droit au mur.Ma proposition est donc de convoquer un congrès ordinaire avant la tenue des élections, nous sommes prêts à faire des propositions concrètes pour redéfinir un nouveau contrat social, je refuse qu’on confine la jeunesse au simple rôle de faire-valoir, nous sommes le bouclier électoral en ces temps d’éveil politique dans notre pays et nous constituons le capital sûr, qui saura panser les plaies qui restent à soigner et que notre chef n’aura peut-être pas le temps de s’en occuper.

A la page 13 du livre pour le Libéralisme communautaire du chef de l’État, il dit, je cite « il faut reconnaitre qu’une excessive fixation sur le passé peut empêcher d’envisager correctement le présent et de préparer conséquemment l’avenir »
Ce message est valable pour tous ceux qui s’arque-boutent sur les exploits du président, qui sont évidemment légions, ou sa lucidité sur les stratégies de décolonisation, etc… le plus urgent aujourd’hui est de préparer la relève qui conservera tout le travail abattu.
Vous convenez avec moi que les motions de soutiens ne suffisent pas, tout comme les formules du BIYA-must go de la vieille opposition ne convainc non plus le peuple qui aime son patriarche. Nous voulons bâtir, laissez-nous la truelle , nous sommes jeunes avec pleine d’énergie.30

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